Historique et caracteristiques des principales gestions

2.1.1. Ledification du parc nucleaire frangais

On rappelle briёvement la chronologie de l’edification du parc nucleaire frangais. En effet, l’historique des gestions du combustible est paral^le a celui du parc nucleaire ainsi qu’a l’evolution des performances des combustibles nucleaires.

Dans les annees cinquante, le Commissariat a l’energie atomique avait mis au point une ЕШёт nucleaire 100 % frangaise dite « Uranium naturel graphite gaz ». Neuf reacteurs de ce type d’une capacite globale brute de 2388 MWe ont ete couples au reseau entre 1956 et 1972. Ces reacteurs etaient alimentes en uranium naturel sous forme metallique,

moderes au graphite et utilisaient comme caloporteur du gaz carbonique sous pression (30 bar, 400 °C). Les trois premiers reacteurs de la filiere UNGG etaient exploites par le CEA dans un but de production de matiere nucleaire militaire, les six autres reacteurs etaient exploites par EDF.

Ces reacteurs ont cesse la production electrique entre 1968 et 1994 : six d’entre eux sont en cours de demantelement et pour les trois autres, la mise a l’arret definitif est en cours.

Des 1955, la Commission PEON, Commission consultative pour la Production d’elec — tricite d’origine nucleaire, etait mise en place pour evaluer les coQts lies a la construction de nouvelles tranches nucleaires. Face a la faible competitivite economique des reacteurs UNGG par rapport a la filiere a eau sous pression et aux difficultes rencontrees pour ob — tenir une puissance superieure a 500 MWe, la Commission PEON emit un avis favorable pour la construction, dans une premiere etape, de quatre ou cinq reacteurs a eau legere d’une puissance unitaire de 900 MWe entre 1970 et 1975.

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Des le mois de mars 1974, le gouvernement de Pierre Messmer adoptait un plan sur deux ans correspondant a la mise en reuvre de seize nouvelles tranches a eau legere de 900 MWe. L’effort fut poursuivi en 1975 avec l’engagement pour 1976 et 1977 d’un programme de 12 000 MWe prevoyant un saut au palier superieur, le REP 1300 MWe, car on estimait alors qu’il manquait 12 900 MWe pour satisfaire les besoins en capacite de production d’electricite de la France. En 1977, le rythme de construction fut ramene a 5000 MWe pour les deux annees suivantes. Au debut des annees 1980, on comptait 18 reacteurs en fonctionnement et 33 en construction. Le programme s’est poursuivi au cours des annees 1980, mais les previsions de croissance de la demande d’electricite ayant ete revues a la baisse, le programme a dQ s’inflechir a partir de 1985, tout en atteignant un palier de puissance superieure, le N4 a 1450 MWe par reacteur (figure 2.1).

On doit aussi mentionner le reacteur de Chooz A, premier reacteur a eau sous pression en France, le reacteur EL4, prototype de reacteur a eau lourde et uranium naturel et les reacteurs rapides au sodium Phenix et Superphenix, reacteurs dont l’exploitation a ete abandonnee.